Savez-vous que le Pays de Saint-Omer est considéré comme le château d’eau du Nord – Pas de Calais ?
Son Marais audomarois est un des éléments du patrimoine naturel
remarquable de la région. En 2013, il a obtenu le label « Man and
Biosphere » de l’UNESCO, attribué à des espaces dans lesquels existe une
relation forte entre le territoire et ses habitants. « Le Marais
audomarois est bien différent de la Camargue, du Lubéron ou de la
Guadeloupe, mais comme eux, ses particularités tant paysagères,
biologiques que socio-culturelles le mettent en capacité de répondre aux
critères de ce prestigieux label », avait déclaré Daniel Percheron,
Président du Conseil Régional en présentant la candidature du
territoire. A la rencontre de l’Artois et de la Flandre, le Marais
audomarois est riche de 700 km de canaux, de paysages pittoresques, de
300 espèces de plantes et de plus de 200 espèces d’oiseaux. Un site
privilégié en plein cœur de la région. D’ailleurs, l’extension du label
Ville d’art et d’histoire en Pays d’Art et d’histoire, accordée par le
Ministère de la culture il y a un an, a confirmé à un niveau national la
richesse du patrimoine bâti et culturel du territoire.
L’Audomarois est devenu le Pays de Saint-Omer. Cette
nouvelle stratégie de communication accompagne une transition
économique menée depuis quelques années. « Pendant de nombreuses
décennies, le territoire a habité avec la mono-industrie qui lui a
apporté la prospérité, mais aujourd’hui elle impacte son avenir »,
analyse Anne Vanhaecke, responsable communication de Saint-Omer
Développement. Les atouts du territoire sont nombreux : une population
jeune, une position géographique centrale (un bassin d’1 million
d’habitants dans un rayon de 60 km) et du foncier aménagé pour l’accueil
de nouvelles entreprises.
Le Pays de Saint-Omer compte des fleurons de l’industrie régionale.
Le berceau de Bonduelle se trouve à Renescure. L’entreprise y poursuit
ses investissements: en 2014, 5 millions d’euros engagés, dont une large
part destinée aux surgelés. La Brasserie de Saint-Omer, fondée en 1866,
est connue en Europe et ailleurs : avec 700 millions de bouteilles et
25 000 fûts produits chaque année, 30 qualités de bières et 200
références commercialisées, l’entreprise, qui a investi en 2014 dans
trois nouvelles cuves, est un modèle de rentabilité. En 2011, son PDG
André Pecqueur a été choisi comme Entrepreneur de l’année de la région
Nord par E&Y (ex Ernst & Young).
« Le territoire a tiré parti de ses deux activités historiques,
le verre et le papier, pour diversifier ses activités », explique Anne
Vanhaecke. Arc International (ex-Cristalleries d’Arques) a développé un
savoir-faire inégalable dans l’industrie verrière. C’est un pôle
suffisamment attractif pour qu’un autre leader du secteur, Saverglass, y
implante son usine Alphaglass en 2008. Coût de l’investissement : 100
millions d’euros. Cette PME de 450 salariés est un bel exemple de
diversification puisqu’elle a su capitaliser le savoir-faire des
verriers en l’adaptant à la bouteille de luxe. C’est également sur ce
territoire qu’a été créé le Pôle Maud, rebaptisé Matikem. Ce pôle de
compétitivité national dédié aux matériaux, à la chimie et à la chimie
verte est né de l’initiative de trois acteurs régionaux : Arc
International, leader mondial des arts de la table, Roquette Frères,
premier producteur français et quatrième mondial de l’industrie
amidonnière et l’Université Lille 1. Quant à la filière du
papier/carton, elle emploie ici 2 000 personnes soit la moitié des
effectifs du Nord – Pas de Calais, première région de France productrice
d’emballages en carton ondulé. 800 000 tonnes de papier sont produites
chaque année par de grandes entreprises du Pays de Saint-Omer :
Cartonneries de Gondardennes, Sical-Groupe Rossmann, Arjo Wiggins, etc.
Cette industrie a vu naitre des métiers complémentaires (fabrication,
découpe, impression, façonnage, recyclage).
Les éco-activités se présentent comme un secteur en fort développement
dans les domaines du recyclage, de la valorisation des matières en fin
de vie et des nouveaux matériaux. Parmi les belles réussites, le groupe
familial Baudelet, créé en 1920. Composé aujourd’hui de 6 sociétés et
250 salariés, le groupe a investi 12 millions d’euros en 2013 dans de
deux nouvelles infrastructures, dont un centre de valorisation organique
sur son éco-parc de Blaringhem. « Tout a été mis en oeuvre pour
pérenniser le dynamisme économique et l’emploi sur le territoire.
Idéalement situé, à mi-chemin de Lille, de Dunkerque, de Calais et de
Boulogne sur Mer, le Pays de Saint-Omer bénéficie de facilités
logistiques importantes qui peuvent séduire les investisseurs », se
félicite Caroline Poissonnier, directrice de la communication de
Baudelet Environnement. C’est le cas du canadien Boralex, producteur
d’électricité et exploitant de parcs éoliens, qui a choisi d’installer
son siège français à Blendecques. Le tourisme (avec à sa tête le groupe
familial Najeti) est également un secteur est en pleine évolution qui
emploie près de 1 200 personnes, sans oublier les activités tertiaires :
Arvato Services (groupe allemand Bertelsmann) s’y est implanté depuis
2008 et son centre d’appels Camaris, à Longuenesse, est en pleine
expansion.
Et demain ? « Il reste des secteurs à conquérir
comme l’e-commerce et l’économie résidentielle liée au tourisme. Nous
devons également développer le tertiaire, nous ne sommes pas encore
équipés en structures de co-working par exemple. Pour faire face à
l’attractivité des grandes métropoles alentours, le Pays de Saint-Omer
est contraint à la diversification », conclut Anne Vanhaecke.