mardi 18 novembre 2014

Le Pays de Saint-Omer affiche ses nouvelles ambitions

 
Le Marais audomarois vu du ciel
Savez-vous que le Pays de Saint-Omer est considéré comme le château d’eau du Nord – Pas de Calais ? Son Marais audomarois est un des éléments du patrimoine naturel remarquable de la région. En 2013, il a obtenu le label « Man and Biosphere » de l’UNESCO, attribué à des espaces dans lesquels existe une relation forte entre le territoire et ses habitants. « Le Marais audomarois est bien différent de la Camargue, du Lubéron ou de la Guadeloupe, mais comme eux, ses particularités tant paysagères, biologiques que socio-culturelles le mettent en capacité de répondre aux critères de ce prestigieux label », avait déclaré Daniel Percheron, Président du Conseil Régional en présentant la candidature du territoire. A la rencontre de l’Artois et de la Flandre, le Marais audomarois est riche de 700 km de canaux, de paysages pittoresques, de 300 espèces de plantes et de plus de 200 espèces d’oiseaux. Un site privilégié en plein cœur de la région. D’ailleurs, l’extension du label Ville d’art et d’histoire en Pays d’Art et d’histoire, accordée par le Ministère de la culture il y a un an, a confirmé à un niveau national la richesse du patrimoine bâti et culturel du territoire.

L’Audomarois est devenu le Pays de Saint-Omer. Cette nouvelle stratégie de communication accompagne une transition économique menée depuis quelques années. « Pendant de nombreuses décennies, le territoire a habité avec la mono-industrie qui lui a apporté la prospérité, mais aujourd’hui elle impacte son avenir », analyse Anne Vanhaecke, responsable communication de Saint-Omer Développement. Les atouts du territoire sont nombreux : une population jeune, une position géographique centrale (un bassin d’1 million d’habitants dans un rayon de 60 km) et du foncier aménagé pour l’accueil de nouvelles entreprises.

Le Pays de Saint-Omer compte des fleurons de l’industrie régionale. Le berceau de Bonduelle se trouve à Renescure. L’entreprise y poursuit ses investissements: en 2014, 5 millions d’euros engagés, dont une large part destinée aux surgelés. La Brasserie de Saint-Omer, fondée en 1866, est connue en Europe et ailleurs : avec 700 millions de bouteilles et 25 000 fûts produits chaque année, 30 qualités de bières et 200 références commercialisées, l’entreprise, qui a investi en 2014 dans trois nouvelles cuves, est un modèle de rentabilité. En 2011, son PDG André Pecqueur a été choisi comme Entrepreneur de l’année de la région Nord par E&Y (ex Ernst & Young).

« Le territoire a tiré parti de ses deux activités historiques, le verre et le papier, pour diversifier ses activités », explique Anne Vanhaecke. Arc International (ex-Cristalleries d’Arques) a développé un savoir-faire inégalable dans l’industrie verrière. C’est un pôle suffisamment attractif pour qu’un autre leader du secteur, Saverglass, y implante son usine Alphaglass en 2008. Coût de l’investissement : 100 millions d’euros. Cette PME de 450 salariés est un bel exemple de diversification puisqu’elle a su capitaliser le savoir-faire des verriers en l’adaptant à la bouteille de luxe. C’est également sur ce territoire qu’a été créé le Pôle Maud, rebaptisé Matikem. Ce pôle de compétitivité national dédié aux matériaux, à la chimie et à la chimie verte est né de l’initiative de trois acteurs régionaux : Arc International, leader mondial des arts de la table, Roquette Frères, premier producteur français et quatrième mondial de l’industrie amidonnière et l’Université Lille 1. Quant à la filière du papier/carton, elle emploie ici 2 000 personnes soit la moitié des effectifs du Nord – Pas de Calais, première région de France productrice d’emballages en carton ondulé. 800 000 tonnes de papier sont produites chaque année par de grandes entreprises du Pays de Saint-Omer : Cartonneries de Gondardennes, Sical-Groupe Rossmann, Arjo Wiggins, etc. Cette industrie a vu naitre des métiers complémentaires (fabrication, découpe, impression, façonnage, recyclage).

Les éco-activités se présentent comme un secteur en fort développement dans les domaines du recyclage, de la valorisation des matières en fin de vie et des nouveaux matériaux. Parmi les belles réussites, le groupe familial Baudelet, créé en 1920. Composé aujourd’hui de 6 sociétés et 250 salariés, le groupe a investi 12 millions d’euros en 2013 dans de deux nouvelles infrastructures, dont un centre de valorisation organique sur son éco-parc de Blaringhem. « Tout a été mis en oeuvre pour pérenniser le dynamisme économique et l’emploi sur le territoire. Idéalement situé, à mi-chemin de Lille, de Dunkerque, de Calais et de Boulogne sur Mer, le Pays de Saint-Omer bénéficie de facilités logistiques importantes qui peuvent séduire les investisseurs », se félicite Caroline Poissonnier, directrice de la communication de Baudelet Environnement. C’est le cas du canadien Boralex, producteur d’électricité et exploitant de parcs éoliens, qui a choisi d’installer son siège français à Blendecques. Le tourisme (avec à sa tête le groupe familial Najeti) est également un secteur est en pleine évolution qui emploie près de 1 200 personnes, sans oublier les activités tertiaires : Arvato Services (groupe allemand Bertelsmann) s’y est implanté depuis 2008 et son centre d’appels Camaris, à Longuenesse, est en pleine expansion.

Et demain ? « Il reste des secteurs à conquérir comme l’e-commerce et l’économie résidentielle liée au tourisme. Nous devons également développer le tertiaire, nous ne sommes pas encore équipés en structures de co-working par exemple. Pour faire face à l’attractivité des grandes métropoles alentours, le Pays de Saint-Omer est contraint à la diversification », conclut Anne Vanhaecke.